Jusqu'à l'établissement du vice-royaume de la
Nouvelle-Grenade en 1717, le territoire qui correspond aujourd'hui au territoire
vénézuélien fut divisé entre le vice-royaume du Pérou et l'Audiencia
de Santo
Domingo. Puis, en 1777, le pays fut érigé en capitainerie générale et
l'économie de la région se développa, fondée sur les exploitations de café, de
cacao, de tabac et de coton, et le commerce de ces produits.
L'histoire
de la guerre d'indépendance contre l'Espagne mit en scène deux personnages
prédominants : Simón Bolívar et Francisco de
Miranda, qui prirent tous les deux la tête des mouvements
indépendantistes. Les premières insurrections commencèrent au début du XIXe
siècle et l'indépendance fut officiellement proclamée le 5 juillet 1811, suivie,
en 1819, par la proclamation de la fédération de Grande-Colombie (comprenant le
Venezuela, l'Équateur, le Panamá
et la Colombie). Des
années d'affrontements s'ensuivirent avant que les forces armées menées par
Bolívar ne remportent la bataille de Carobobo, en 1821.
Les débuts de
l'histoire du Venezuela indépendant furent caractérisés par des révolutions et
des contre-révolutions. De 1830 à 1848, le pouvoir fut détenu par les
conservateurs, avant de devenir une dictature sous la dynastie des Monagas. Le
général José Antonio Páez gouverna pendant dix-huit ans, puis, de 1858 à 1870,
le Venezuela fut déchiré par une guerre civile.
De 1870 à 1888, Antonio
Guzmán Blanco dirigea le pays de manière autoritaire. Sa politique s'orienta
vers une laïcisation de l'État et une modernisation de l'économie. Son
gouvernement fut suivi de plusieurs dictatures militaires, dont celle de
Cipriano Castro. En 1902, celui-ci s'opposa à la Grande-Bretagne et à
l'Allemagne, qui bloquèrent les ports vénézuéliens en raison de dettes non
remboursées par l'État vénézuélien. Le conflit fut réglé par le tribunal de La
Haye, qui trancha en faveur des Européens en 1904; en juillet 1907, le Venezuela
s'était acquitté de ses obligations.
L'année suivante, Castro fut déposé
par le général Juan Vicente Gómez, qui conserva le pouvoir de 1908 à 1935. Sous
son régime débuta l'exploitation des gisements de pétrole, découverts dès 1840,
et qui favorisa l'essor économique du pays.
En 1945, après le
renversement de la dictature du général Medina Angarita, Rómulo Betancourt, du
parti de l'Action démocratique (AD), devint président du Venezuela et instaura
un processus démocratique. Une nouvelle constitution, promulguée en 1947,
institua le suffrage universel par bulletin secret. Plus tard la même année,
après la première élection démocratique du Venezuela, l'écrivain Rómulo Gallegos
fut élu président; mais il fut renversé par une révolte de l'armée.
En
1953, Pérez Jiménez dirigea le pays en instaurant une nouvelle dictature. Le 11
avril 1953, après trois mois de délibération, l'Assemblée constituante donna son
approbation finale à une nouvelle Constitution, qui fut promulguée le 15 avril.
Le pays, qui était appelé officiellement États-Unis du Venezuela depuis 1864,
prit alors le nom de République du Venezuela.
En janvier 1958, Pérez
Jiménez fut renversé et remplacé par l'ancien président Betancourt, membre de
l'AD, qui mena une politique de réformes et de modernisation de l'agriculture et
du secteur industriel. Mais il dut faire face à un malaise social qui provoqua
des émeutes pendant toute l'année 1961. Celles-ci furent fomentées à la fois par
l'opposition d'extrême droite et les révolutionnaires cubains. En 1964, un
autre membre de l'AD, Raúl Leoni, succèda à Bétancourt. Ne disposant pas de la
majorité au Congrès, il forma un gouvernement de coalition.
En décembre
1968, Rafael Caldera Rodríguez, le leader du COPEI (Parti social-chrétien),
remporta une étroite victoire électorale sur Leoni et fut installé à la tête du
pays en mars 1969.
Le Venezuela adhéra à l'OPEP en 1960 et, en 1973, il
rejoignit le Pacte andin en pleine croissance.
En 1974, le pouvoir
retourna à l'AD, avec Carlos Andrés Pérez. Celui-ci tenta d'améliorer les
relations avec les pays voisins du Venezuela mais suivit une ligne de plus en
plus indépendante vis-à-vis des États-Unis. Il exprima ouvertement son hostilité
envers la dictature du Chili et renoua les relations diplomatiques avec Cuba.
Enfin, son programme économique se caractérisa par la nationalisation de
l'industrie du fer et de l'acier, en 1975 et de l'industrie pétrolière, en
1976.
L'alternance entre l'AD et les démocrates-chrétiens du COPEI permit
un partage du pouvoir entre les deux grands partis. Ainsi, l'élection de 1978
fut remportée par le COPEI et son candidat à la présidence, Luis Herrera
Campins.
Les années 1980 se caractérisèrent par une crise économique et
le retour de l'AD au pouvoir : Jaime Lusinchi (1984-1989) et de nouveau Carlos
Andrés Pérez. En février 1989, l'augmentation brutale des prix à la consommation
dans le cadre d'un programme d'austérité et de mesures de rigueur déclencha de
vives protestations à Caracas. Ce mécontentement populaire continu vis-à-vis de
la politique du gouvernement se concrétisa lors des abstentions massives des
élections locales de 1989.
En 1992, deux tentatives de coup d'État
militaire furent écrasées, mais le pouvoir demeura fragilisé. Pérez fut suspendu
de ses fonctions en mai 1993, après que le Sénat eut décidé de le faire passer
en jugement pour détournements et abus de fonds publics.
En décembre
1993, Rafael Caldera fut à nouveau élu à la présidence du pays. Il suspendit les
garanties constitutionnelles, dans le but d'enrayer la crise économique et de
mettre fin à l'agitation sociale.
En 1998, deux élections (législatives
et présidentielles) se déroulent au Venezuela. Les partis de gauche se
réunissent autour de Hugo Chavez, un militaire qui avait dans le passé tenté un
coup d'état contre Carlos Andrés Perez en 1992. Hugo Chavez est le fondateur du
Movimiento Bolivariano Revolucionario 200, un mouvement d'inspiration socialiste
au sein de l'armée. L'union de la Gauche remporte les élections législatives
et Hugo Chavez gagne les élections présidentielles de 1998 avec 56% des
voix.
Chavez veut réformer profondément le Venezuela et obtient le
soutien de la population pour modifier la constitution. Après les attentats
du 11 septembre 2001, les cours du pétrole s'enflamment et le Venezuela dispose
d'une manne financière très importante qui lui permettra de se lancer dans un
vaste projet de restructuration sociale et d'aides aux plus
démunis.
Cependant, Hugo Chavez doit faire face aux attaques de la droite
Venezuelienne qui demande la démission du président. Chavez reste ferme et,
appuyé par une grande partie de la population, il déjoue une tentative
d'attentat planifié par les Etats Unis le 12 avril 2002.
Le 15 août 2004,
Hugo Chavez est conforté dans son rôle de président de la république à l'issu
d'un référendum qu'il remporte avec près de 60% des voix. Chavez reçoit
également le soutien de plusieurs pays latino-américains tels que Cuba,
l'Argentine et le Brésil alors que les tensions augmentent entre le président du
Venezuela et celui des Etats-Unis.
Le 30 juin 2005, Hugo Chávez signe un
accord pétrolier entre le Venezuela et 13 pays des Caraïbes. D'autres accords
sont signés par la suite avec Cuba et avec le Mercosur qui regroupe l'Argentine,
le Brésil, le Paraguay et la Bolivie.
|